YouTube offre un flux infini de vidéos qui répondent aux préférences des utilisateurs, quel que soit leur âge.
Il est devenu un fournisseur de contenu incontournable pour les enfants et leurs parents. Le marché des vidéos destinées aux enfants reste très ouvert, avec de nouveaux concurrents qui font surface chaque jour et qui utilisent la répétition, la familiarité et des chaînes de mots-clés pour mettre leurs vidéos sous les yeux d’enfants prêts à passer des heures à cliquer sur les vignettes qui les intéressent.
Prenant avantage des faibles attentes de téléspectateurs extrêmement jeunes, les vidéos YouTube pour enfants sont remplies de contenu à faible effort et à faible coût – des vidéos qui utilisent des chansons familières, des couleurs vives et des accessoires de la culture pop pour attirer et retenir l’attention des enfants. La plupart de ces contenus sont inoffensifs. Mais une souche beaucoup plus sombre de contenu a été exposée par des limiers amateurs d’Internet, qui a été rapidement surnommée « Elsagate », empruntant le nom du personnage principal du succès animé massivement populaire de Disney, Frozen. Les redditeurs ont traqué les vidéos destinées aux enfants qui contenaient des thèmes pour adultes, des activités sexuelles ou d’autres contenus non adaptés aux enfants. Attention aussi aux videos postées brièvement sur Youtube, puis effacées, elles entretiennent leur réputation de vidéos mystérieuses et angoissantes, comme la video 1444. Plus de détails par ici
Parmi les sujets décidément peu sûrs pour les enfants répertoriés par r/ElsaGate figurent les injections, le gore, le suicide, la grossesse, le BDSM, l’agression, le viol, le meurtre, le cannibalisme et la consommation d’alcool. La plupart de ces actes ont été accomplis par des personnages animés (ou des acteurs déguisés en ces personnages), notamment la célèbre Elsa, mais aussi Spiderman, Peppa Pig, Paw Patrol et Mickey Mouse. Selon des parents, des utilisateurs et des membres du subreddit r/Elsagate, une partie de ce contenu pouvait être accessible via l’application YouTube Kids – une version de YouTube orientée vers les enfants, soumise à des contrôles plus stricts et abritant des contenus triés destinés à éloigner les utilisateurs enfants des sujets pour adultes.L’attention a été attirée sur la question par le post de James Bridle sur le sujet, intitulé « Quelque chose ne va pas sur Internet ». Le post – précédé de nombreux avertissements de contenu – détaillait la quantité considérable de contenu perturbant qui trouvait facilement son chemin vers les jeunes spectateurs, principalement grâce à ses balises adaptées aux enfants et à ses vignettes inoffensives.
Le résultat final, selon Bridle, n’était rien de moins qu’horrible :
« Exposer les enfants à ce contenu est un abus. Nous ne parlons pas des effets discutables, mais indubitablement réels de la violence des films ou des jeux vidéo sur les adolescents, ni des effets de la pornographie ou des images extrêmes sur les jeunes esprits, auxquels j’ai fait allusion dans ma description initiale de ma propre utilisation d’Internet à l’adolescence. Ce sont des débats importants, mais ce n’est pas ce dont il est question ici. Nous parlons de très jeunes enfants, en fait dès la naissance, qui sont délibérément ciblés par des contenus qui les traumatisent et les perturbent, via des réseaux qui sont extrêmement vulnérables à cette forme d’abus. Il ne s’agit pas de trolls, mais d’une sorte de violence inhérente à la combinaison des systèmes numériques et des incitations capitalistes. C’est à ce niveau du métal. » – James Bridle
« Elsagate » a également reçu une couverture plus grand public. Un article du New York Times sur le sujet s’est demandé ce qui s’était passé et a suggéré que les vidéos avaient échappé aux algorithmes de YouTube censés s’assurer que le contenu qui se rendait sur sa chaîne pour enfants était réellement approprié pour les enfants. Lorsqu’on lui a demandé de commenter, YouTube a répondu que ce contenu était « l’extrême aiguille dans la botte de foin », peut-être un pourcentage incommensurablement faible de la quantité totale de contenu disponible sur YouTube Kids. Inutile de dire que cette réponse n’a pas fait le bonheur des critiques et beaucoup ont suggéré que le géant du contenu en ligne s’appuie moins sur la modération automatisée lorsqu’il s’agit de contenu ciblant les enfants.
